vendredi 19 février 2016

Position de la FCPE 33 sur la réforme des collèges


 
La FCPE 33 rappelle son attachement au collège unique et au service public d’éducation nationale. Aussi s’interroge-t-elle :
Comment la réforme du collège qui instaure une plus grande autonomie des établissements, peut-elle véritablement tendre vers plus d’égalité alors qu’il existera :
-          autant d’établissements que de modèles différents d’organisation ;
-          autant d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires que d’évaluations sans harmonisation nationale. Pour l’évaluation de l’histoire des arts, les fortes disparités que l’on a constatées d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre ont suscité beaucoup d’incompréhensions. Cette situation pose donc la question du caractère national du brevet des collèges ;
-          autant de combinaisons d’aménagement des cycles organisés en interne suivant le bon vouloir et le choix des conseils pédagogiques avec les déséquilibres possibles pour les enfants en cas de déménagement ;
-          Un véritable risque de mise en concurrence des établissements suivant les projets et les moyens alloués en lien inévitablement avec les moyens et la politique du territoire ;

La FCPE 33 dénonce également la rapidité avec laquelle le ministère veut mettre en œuvre cette réforme compte tenu de sa complexité technique et de la nécessaire formation des personnels.

Concernant les classes bilangues, quel avenir ? Quelle cohérence dans les décisions récentes et fluctuantes à leur sujet ?
On ne peut que s’interroger : soit ces classes sont supprimées et cette décision est assumée et clairement annoncée, soit elles sont généralisées par l’introduction de la LV2 dès la 6e pour tous les enfants !
En attendant, les petits arrangements de dernières minutes nous plongent dans l’incompréhension totale ! Paris conserve 100% de ces classes, quand d’autres académies perdront plus de 70%, voire 95% (Caen) de leurs classes bilangues. Est-ce cela l’égalité ?
Le maintien en demi-teinte ne peut qu’entretenir l’incompréhension, les frustrations et sentiments d’inégalité et d’injustice.

Le souhait de voir réussir nos enfants nous importe tout autant que la ministre de l’éducation, aussi ne pouvons-nous qu’être réservés quant aux modalités d'application d’une réforme et de sa réussite qui, comme les précédentes, se fait à marche forcée et à budget constant.
Pour toutes ces raisons et malgré notre attachement à une nécessaire réforme, nous demandons la suspension de celle-ci et la reprise d’un travail en réelle concertation.

Bordeaux, 3 Février 2016