La
FCPE 33 rappelle son attachement au collège unique et au service public
d’éducation nationale. Aussi s’interroge-t-elle :
Comment
la réforme du collège qui instaure une plus grande autonomie des
établissements, peut-elle véritablement tendre vers plus d’égalité alors
qu’il existera :
-
autant
d’établissements que de modèles différents d’organisation ;
-
autant
d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires que d’évaluations sans
harmonisation nationale. Pour l’évaluation de l’histoire des arts, les fortes
disparités que l’on a constatées d’un établissement à l’autre, d’une région à
l’autre ont suscité beaucoup d’incompréhensions. Cette situation pose donc la
question du caractère national du brevet des collèges ;
-
autant
de combinaisons d’aménagement des cycles organisés en interne suivant le bon
vouloir et le choix des conseils pédagogiques avec les déséquilibres possibles
pour les enfants en cas de déménagement ;
-
Un
véritable risque de mise en concurrence des établissements suivant les projets
et les moyens alloués en lien inévitablement avec les moyens et la politique du
territoire ;
La
FCPE 33 dénonce également la rapidité avec laquelle le ministère veut mettre en
œuvre cette réforme compte tenu de sa complexité technique et de la nécessaire
formation des personnels.
Concernant
les classes bilangues, quel avenir ? Quelle cohérence dans les décisions
récentes et fluctuantes à leur sujet ?
On
ne peut que s’interroger : soit ces classes sont supprimées et cette
décision est assumée et clairement annoncée, soit elles sont généralisées par
l’introduction de la LV2 dès la 6e pour tous les enfants !
En
attendant, les petits arrangements de dernières minutes nous plongent dans
l’incompréhension totale ! Paris conserve 100% de ces classes, quand
d’autres académies perdront plus de 70%, voire 95% (Caen) de leurs classes
bilangues. Est-ce cela l’égalité ?
Le
maintien en demi-teinte ne peut qu’entretenir l’incompréhension, les
frustrations et sentiments d’inégalité et d’injustice.
Le
souhait de voir réussir nos enfants nous importe tout autant que la ministre de
l’éducation, aussi ne pouvons-nous qu’être réservés quant aux modalités
d'application d’une réforme et de sa réussite qui, comme les précédentes, se
fait à marche forcée et à budget constant.
Pour
toutes ces raisons et malgré notre attachement à une nécessaire réforme, nous
demandons la suspension de celle-ci et la reprise d’un travail en réelle
concertation.
Bordeaux,
3 Février 2016